Entre 9 et 13 % des gazouis seraient décédés avec une baisse de 35 ans de l’espérance de survie

Au 28 mai 2025, on peut estimer qu’entre 9 % et 13 % de la population gazouie (2,3 millions) seraient décédés dans l’indifférence la plus totale, dont 59 % de femmes, enfants et personnes de plus de 65 ans. Soit l’équivalent de plus de 7,6 millions de Français tués depuis octobre 2023.

Face au massacre quotidien du peuple palestinien dans un silence quasi total des politiques et médias mainstream français et européens, les scientifiques du monde entier ne baissent pas les bras.

Et les études s’accumulent pour mettre en évidence le massacre à grand échelle des gazouis, malgré le black-out complet sur l’information orchestré par le gouvernement israélien, la destruction des infrastructures de santé. C’est le cas de deux articles publiés en février 2025 dans la grande revue médicale The Lancet.

En combinant les données du ministère de la santé de Gaza (basées sur la mortalité à l’hôpital), les registres électroniques de mortalité, les déclarations nécrologiques dans les réseaux sociaux,

1) Un première étude (1) montre que la mortalité de la population induite directement par blessures traumatiques (bombardements, tirs) était supérieure de 41 % aux estimations du ministère de la santé de Gaza (54000 morts au 28 mai 2025). Ce qui donne une estimation de 76000 morts à ce jour. Cette étude montre que les femmes, les enfants et les personnes âgées de plus de 65 ans représentent 59 % des personnes tuées.

2) Une deuxième étude (2) identifie une baisse majeure de 35 ans , en fait de moitié (–46,3 %), de l’espérance de vie des Gazaouis au cours de la période d’octobre 2023 à septembre 2024.

Mais comme le souligne un troisième court article du The Lancet (3), ces deux études rigoureuses n’ont pu qu’étudier la mortalité directe induite par blessures traumatiques. Elle ne peuvent pas estimer la surmortalité induite par la destruction des structures de santé, le non-traitement des maladies chroniques, des cancers, l’interdiction d’entrée des médicaments, et maintenant la famine organisée par le gouvernement israélien, la destruction des approvisionnements en eau.

Rappelons un article du The Lancet de 2024 (4) proposant que mortalité directe et indirecte pouvait être estimée à 4 fois la mortalité par blessures traumatiques déclarée par le ministère de la santé du Hamas. Les expériences basées sur les conflits mondiaux ont montré que la mortalité indirecte était de 3 à 15 fois la mortalité directe (5). Par prudence, cette étude a pris le ratio 4.

Une illustration de cette mortalité indirecte est la destruction complète du seul centre anti-cancéreux de Gaza en mars 2025 (6). Ainsi avoir un cancer à Gaza signifie maintenant beaucoup de souffrances et de douleur et une mort certaine. Les infrastructures pour soigner ces patients par imagerie, chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, soins palliatifs ont été détruites. Israël organise un blocus des médicaments essentiels. Les médecins cancérologues ont soit été tués, emprisonnés, ou se sont enfuis. De plus, les patients atteints de cancer ont des difficultés de mobilité et sont incapables de suivre les multiples injonctions de déplacement ordonnées à la dernière minute par l’armée israélienne. L’exemple de ces patients atteints de cancer est le reflet de la souffrance de tous les patients souffrant de pathologies chroniques (cardiaques, diabètes, rhumatismales, digestives, gynécologiques, …). 

Ces études combinées permettent d’estimer une fourchette entre 216000 à 304000 morts directs et indirects à Gaza depuis le 7 octobre 2023.

Ainsi au 28 mai 2025, à partir de ces études scientifiques rigoureuses, on peut estimer qu’entre 9,3 % et  13,2 % de la population gazouie (2,3 millions) seraient décédés dans l’indifférence la plus totale, dont 59 % de femmes, enfants et personnes de plus de 65 ans. Soit l’équivalent de 7,6 millions de Français tués depuis octobre 2023.

Un grand merci à ces équipes scientifiques internationales de nous aider à prendre conscience du génocide en cours, malgré le black-out imposé par le gouvernement israélien et une grande majorité des politiques et médias français et européens.

1. Traumatic injury mortality in the Gaza Strip from Oct 7, 2023, to June 30, 2024: a capture-recapture analysis. Zeina Jamaluddine, Hanan Abukmail, Sarah Aly, Oona M R Campbell, Francesco Checchi. Lancet 2025 Feb 8;405(10477):469-477. Télécharger l’article

2. Life expectancy losses in the Gaza Strip during the period October, 2023, to September, 2024. Michel Guillot, Mohammed Draidi, Valeria Cetorelli, José H C Monteiro Da Silva, Ismail Lubbad. Lancet 2025 Feb 8;405(10477):478-485. Télécharger l’article.

3. On the quantification of military violence in Gaza. James Smith, Duha Shellah, Zoé Samudzi. Lancet 2025 Feb 8;405(10477):440-442. Télécharger l’article

4. Counting the dead in Gaza: difficult but essential. Rasha Khatib, Martin McKee, Salim Yusuf. Lancet 2024 Jul 20;404(10449):237-238. Télécharger l’article

5. Geneva Declaration Secretariat. Global burden of armed violence. 2008.

6. Destruction of Gaza’s only cancer specialist hospital. Talha Burki. Lancet Oncol. Volume 26, Issue 5, May 2025