France / Nétanyahou : l’incompréhensible immunité

Malgré un mandat d'arrêt international émis contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, la France a choisi de lui accorder une immunité diplomatique.
Cette annonce suscite un débat intense : pourquoi la France, si prompte à dénoncer d'autres dirigeants, applique-t-elle un "deux poids, deux mesures" ?

Malgré un mandat d’arrêt international émis contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, la France a choisi de lui accorder une immunité diplomatique.

Un communiqué publié par France Diplomatie ce jeudi 27 novembre annonce que B. Netanyahou ainsi que ses ministres ne seront pas arrêtés s’ils venaient à se rendre sur le territoire français, en contradiction donc avec les obligations du Statut de Rome.

Cette annonce suscite un débat intense : pourquoi la France, si prompte à dénoncer d’autres dirigeants, applique-t-elle un “deux poids, deux mesures” ?

S’agissant du mandat d’arrêt à l’encontre de Vladimir Poutine, la position française est ferme. L’argument avancé par Paris est “l’amitié historique qui lie la France à Israël, deux démocraties attachées à l’État de droit”. Cette décision interroge sur la crédibilité morale de la France, notamment au regard des graves accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui pèse sur le dirigeant israélien. Elle contraste avec la position historique de la France sur le conflit israélo-palestinien et plus largement sur le droit international : la défense de ce droit, et de celui des peuples à disposer d’eux-mêmes. Sommes-nous en train de créer un statut d’exception pour Israël ? Jusqu’où peut-on aller au nom de l’amitié entre États ? La France risque-t-elle de perdre son autorité morale sur la scène internationale ?