Les opérations militaires Israéliennes à Gaza ont décimé la santé des enfants, ce qui a entraîné une « génération perdue »
« Gaza abrite la plus grande cohorte d’enfants amputés de l’histoire moderne ». « Nous ne pouvons pas prétendre ignorer ce qui se passe, ni nous permettre de détourner le regard. Ces atrocités doivent cesser. »
Alors que nos gouvernements occidentaux continuent à vendre des armes à Israël et criminalisent les mouvements de soutien au peuple Palestinien, la communauté scientifique et médicale se moblise dans le monde entier : voir la récente pétition de psychologues/neurologues. Pour dénoncer les crimes de guerre et contre l’humanité perpétrés par l’armée Israélienne, crimes qualifiés de génocide par Amnesty International. La grande revue médicale anglo-saxonne The Lancet publie régulièrement des tribunes libres d’accès pour alerter la communauté médicale sur les atrocités commises sur des civils désarmés. Nous traduisons ici cette tribune synthétisant les témoignages, éprouvants à lire, de soignants internationaux intervenus récemment à Gaza.
La tribune du The Lancet, 2024 Oct 26;404(10463):1630-1631.
Quelques extraits de cette tribune :
« Quand j’ai dû procéder à des amputations sur six enfants en une nuit, j’ai cru que j’étais au point de rupture », a déclaré au The Lancet Ghassan Abu Sittah, un chirurgien britanno-palestinien qui a travaillé dans les hôpitaux de Gaza à plusieurs reprises au cours de l’année dernière.
« Une autre nuit terrible a été celle où j’ai dû soigner une petite fille de neuf ans, blessée par des éclats d’obus, sans anesthésie ni analgésique », a-t-il raconté. « Elle hurlait. »

D’après cette tribune du The Lancet, au 7 octobre 2024,
« 13 319 enfants de moins de 18 ans, soit 1 % du nombre total d’enfants de la communauté, ont été tués, dont 786 nourrissons de moins d’un an. » Selon les données du ministère palestinien de la Santé (MoH), données confirmées par l’ONU et les ONG.
« On estime que 4 000 enfants sont ensevelis sous les décombres, entre 17 000 et 25 000 enfants sont privés d’un ou des deux parents, environ 1,9 million de personnes sont déplacées de chez elles et 60 % des bâtiments résidentiels sont détruits, selon les chiffres cités par les agences de l’ONU. »
Les responsables de la santé et d’autres secteurs parlent d’une génération perdue à Gaza, où l’ONU met en garde contre le risque de famine pour les enfants survivants cet hiver, de malnutrition, d’épidémies et de retard de croissance, tandis que 650 000 enfants ont manqué une année entière d’école. Au moins 12 000 enfants ont été blessés et beaucoup d’entre eux, dont plus de 1 000 amputés, souffrent d’un handicap à vie aggravé par le manque de soins.
On estime que 4 000 enfants sont ensevelis sous les décombres, entre 17 000 et 25 000 enfants sont privés d’un ou des deux parents, environ 1,9 million de personnes sont déplacées de chez elles et 60 % des bâtiments résidentiels sont détruits, selon les chiffres cités par les agences de l’ONU. « Les enfants qui ne sont pas tués doivent lutter pour subvenir à tous leurs besoins », a déclaré à The Lancet Khaled Quzmar, directeur général de Defence for Children Palestine. « L’avenir de cette génération d’enfants est sombre et je ne sais pas ce qu’Israël attend, car beaucoup d’entre eux sont susceptibles d’être plus radicaux et plus extrémistes. »
« En tant que société, en tant que monde, nous ne sommes pas équipés pour faire face à une catastrophe de cette ampleur », a déclaré Diana Buttu, avocate internationale palestinienne, à The Lancet. « Les soins de santé de base ne sont pas fournis et les conséquences sont nombreuses, par exemple, les enfants souffrent de perte auditive à cause des bombardements constants et bruyants des drones. »
Les missions de personnel médical à Gaza sont régulièrement refusées, annulées ou entravées. « Nous demandons à Israël de permettre à l’OMS et à nos partenaires d’accéder au nord afin que nous puissions atteindre ceux qui ont désespérément besoin d’aide », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, lors d’un point de presse le 16 octobre.
Plus de femmes et d’enfants ont été tués à Gaza par l’armée israélienne au cours de l’année écoulée que pendant la même période de tout autre conflit au cours des deux dernières décennies, selon une analyse d’Oxfam, qui inclut les guerres en Irak et en Syrie, et publiée le 1er octobre.
« Les besoins médicaux sont énormes et chaque jour est pire que le précédent. Il n’y a pas de soins de routine, encore moins de soins tertiaires ou de traitements sophistiqués », a déclaré Akihito Seita, directeur de la santé de l’UNRWA, à The Lancet. « C’est une situation inexplicable quand on pense qu’à 5 km des frontières de Gaza, tout est disponible : nourriture, eau, médicaments. »
Une deuxième vague de vaccination contre la polio a débuté le 14 octobre, ciblant plus d’un demi-million d’enfants. « Mais quelle logique y a-t-il à autoriser la vaccination des enfants contre la polio aujourd’hui, alors que demain ils seront menacés par le choléra ou une autre maladie ? Ou frappés par des bombes ou d’autres armes ? Ou soumis à la famine ? », a écrit Mohammed Aghaalkurdi, de Medical Aid for Palestinians, dans le New York Times. Sana Najjar, médecin en chef de l’UNRWA, a résumé la situation pour The Lancet : « C’est l’enfer à Gaza. »