Exposition aux pesticides dans l’Hérault
L’association Générations Futures vient de publier une carte interactive (Geophyto) qui permet de visualiser les applications de pesticides par département en France dans les années 2015-2022. Cette carte s’appuie sur les données officielles d’achats de pesticides en France enregistrés dans la banque nationale des ventes de produits phytopharmaceutiques.
Les produits peuvent être visualisés par catégorie : herbicides, fongicides, insecticides, régulateurs de croissance, CMR (substances cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques), perturbateurs endocriniens, PFAS (Substances per- et polyfluoroalkylées), très toxiques pour les milieux aquatiques, contaminants pour les eaux souterraines, autorisés ou pas en agriculture biologique. Il est également possible de visualiser l’exposition d’un département à une molécule chimique donnée.
Rappelons que c’est sur la base de ces données qu’une étude récente (voir notre résumé) a montré un risque accru de cancer de pancréas, cancer redoutable, avec l’exposition aux pesticides, notamment souffre, glyphosate et mancozebe. De même que le rapport très complet de l’Institut National de la Santé et de la Recherches Médicale a montré les risques de santé majeur associés à plusieurs substances, notamment cancers et mutations génétiques, troubles de fertilité, perturbateurs endocriniens.
Qu’en est-il pour notre département, l’Hérault.
Si on utilise l’achat de pesticides en kg/hectare de Surface Agricole Utile (SAU), notre département est le 2èm département le plus exposé après la Gironde.

Les produits les plus utilisés sont le souffre et ses dérivés, un des trois produits associés à un risque accru de cancer de pancréas.

L’Hérault est également un des départements français les plus exposés au glyphosate, une molécule associée à un risque accru de cancer de pancréas, un risque de mutations génétiques (INSERM). Et surtout une molécule que le Fonds d’Indemnisation des victimes de pesticides a reconnu comme responsable des mutations génétiques induites chez un enfant (voir notre article).

Enfin soulignons que ces pesticides agissent en synergie, que certains sont très stables et que leurs effets cumulés risquent d’être dramatiques dans quelques années.
Plus que jamais, nous devons prendre en main notre Avenir en commun, notamment vis à vis de l’environnement.