L’eau, un enjeu géopolitique majeur
Alors qu’en moyenne un agriculteur malgache consomme dix litres d’eau par jour, un Parisien a besoin de 240 litres d’eau pour son usage personnel, le commerce et l’artisanat urbains, et l’entretien des rues. Quant au citadin américain, il consomme plus de 600 litres.
Si la Terre est recouverte d’eau à hauteur de 71 % de sa surface, 97 % de cette eau est salée, et 2 % emprisonnée dans les glaces. Seul le dernier pour cent restant peut, naturellement, irriguer les cultures et étancher la soif des espèces vivantes. Aussi, la raréfaction des ressources en eau durcit les tensions entre les états (Wikipedia).
L’exemple le plus criant est celui du colonialisme israélien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza tel qu’exposé dans des rapports de Human Rights Watch, Amnesty International ou Oxfam.
Et pourtant, cette région du moyen-orient ne manque pas d’eau avec le fleuve Jourdain, les nappes aquifères de montagne et côtières. Voir carte détaillée des nappes aquifères au moyen orient. Dès les années 1960, Israël a détourné une grande partie des eaux du Jourdain. Israël interdit aux Palestiniens de forer des puits et détruit systématiquement les projets pour récupérer les eaux de pluie. Alors que les colons israéliens disposent d’eau à profusion (250 litres/habitant/jour), les Palestiniens peinent à survivre avec des seuils d’eau (50-80 litres/habitant/jour) inférieurs aux seuils minimaux préconisés par l’ONU (100 litres/habitant/jour).
Avant l’enchaînement des crimes de guerre depuis octobre 2023, les Gazaouis avait accès à une eau de mauvaise qualité en raison d’une surexploitation massive des nappes côtières et d’une infiltration par l’eau de mer et les nitrates. Cette mauvaise qualité de l’eau était responsable de nombreuses pathologies. Plus de 50 % des enfants souffraient de diarrhées.
Selon Human Rights Watch, depuis octobre 2023 Israël a procédé à une destruction massive des puits et réservoirs existants, des installations de retraitement d’eau, de l’électricité alimentant les pompes. L’accès à l’eau est passé de 83 litres/habitant/jour avant le 7 octobre à 2 à 9 litres/habitant/jour. Du fait de la destruction des structures de santé, Human Rights Watch estime que cette privation organisée et drastique a engendré un grand nombre de maladies (diarrhées, hépatites, maladies de peau, infections respiratoires,…). Elle a fragilisé, voire tué un grand nombre de Palestiniens, notamment des femmes enceintes, des bébés et de jeunes enfants, des personnes agées.
Voir schéma des accès à l’eau par jour et par habitant en Israël et à Gaza
Les Etats-Unis et Israël veulent planifier, sur le cimetière à ciel ouvert actuel, une nouvelle Côte d’Azur, en autre par la privation d’eau, ce qui constitue un crime contre l’humanité selon le droit international et est qualifié de génocide par Human Rights Watch.
Nos publications sur l’eau
Quelle gouvernance pour la gestion de l’eau, notre bien commun ?
Polluants éternels : trouvés dans l’eau du robinet de 96 % des communes testées