Destruction du seul centre anticancéreux de Gaza

Avoir un cancer à Gaza signifie une mort certaine avec beaucoup de souffrances et de douleur

Dans un article de mai 2025, la revue The Lancet Oncology (1) rapporte que l’armée israélienne a détruit en mars 2025 le seul centre anticancéreux de Gaza, l’hôpital de l’amitié Turco-Palestienne. Avant le 7 octobre 2023, cet hôpital pouvait soigner les 15000 patients qui avaient un cancer à Gaza avec 2000-2500 nouveaux cas par an.

Vidéo montrant la destruction du centre anti-cancéreux (22 mars 2025)

Avoir un cancer à Gaza signifie maintenant beaucoup de souffrances et de douleur et une mort certaine.

Les infrastructures pour soigner ces patients par imagerie, chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, soins palliatifs ont été détruites. Israël organise un blocus des médicaments essentiels. Les médecins cancérologues ont soit été tués, emprisonnés, ou se sont enfuis. De plus, les patients atteints de cancer ont des difficultés de mobilité et sont incapables de suivre les multiples injonctions de déplacement ordonnées à la dernière minute par l’armée israélienne. Les quelques structures de santé encore debout ne peuvent soigner que certains patients victimes de bombardements ou tirs.

Le Pr Paul Spiegel (Johns Hopkins Bloomberg School, Baltimore, MD, USA) décrit le blocage israélien comme une sentence de mort pour les patients atteints de cancer : « Pour être clair, beaucoup de Gazouis meurent non pas parce que leur cancer est incurable mais parce que le système de soin été détruit. La communauté internationale ne doit pas détourner le regard. Nous avons besoin d’un accès humanitaire urgent, de la protection des soignants et des patients, et – plus que tout – de responsabilité. »

L’exemple de ces patients atteints de cancer est le reflet de la souffrance de tous les patients souffrant de pathologies chroniques (cardiaques, diabète, rhumatismales, digestives, gynécologiques, …). Cet exemple permet de comprendre que le décompte des morts par traumatisme (bombes, tirs) fait par le ministère de la santé de Gaza sous estime considérablement la mortalité réelle. Dans un article récent, nous avons rappelé un article du Lancet estimant qu’il fallait probablement multiplier par quatre ce chiffre, article se basant sur les observations de l’ONU pour estimer la mortalité indirecte ans de nombreux conflits. Nous avons aussi mentionné un autre article du The Lancet estimant que l’espérance de survie avait baissé de moitié à Gaza depuis le 7 octobre, passant de 70 à 35 ans.

Encore un grand merci aux médecins et scientifiques du monde entier pour nous montrer la réalité de l’extermination d’un peuple sous nos yeux, avec la complicité des gouvernements et médias occidentaux.

1. Destruction of Gaza’s only cancer specialist hospital. Talha Burki. Lancet Oncol. Volume 26, Issue 5, May 2025