20 % des habitants de Gaza sont en état de famine et de déprivation majeure d’eau (Juin 2025)
Ce génocide se déroule devant nos yeux dans l'indifférence des médias mainstream et la complicité des pays occidentaux ! Au délà de vaines paroles, le gouvernement français ne fait rien.
La bande de Gaza est confrontée à une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent, caractérisée par une famine généralisée et une privation majeure d’eau organisées par le gouvernement israélien.
En juin 2025, plus de soixante jours se sont écoulés depuis que l’armée israélienne a bloqué l’entrée de l’aide humanitaire. L’UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, a été criminalisée et interdite, en violation du droit international, les ONG sont bloquées. Alors que plus de trois mois nourriture sont bloqués en Israël, les biens indispensables à la survie de la population sont épuisés ou risquent de l’être dans les semaines à venir.
Dans cet article, nous indiquons les éléments clés de rapports récents, notamment le rapport 124 de mai 2025 de l’Integrated Food Security Phase Classification (IPC), un organisme associé à l’ONU.
1. Famine et Insécurité Alimentaire Catastrophiques à Gaza
En juin 2025, la situation alimentaire à Gaza a atteint des niveaux d’alerte maximale. Selon les classifications de l’IPC :
- Un demi-million de Gazaouis (environ une personne sur cinq) sont en Phase 5 de l’IPC (Catastrophe/Famine). Cela signifie qu’ils n’ont presque aucun accès à la nourriture, que leurs stratégies de survie se sont effondrées, et qu’ils font face à des urgences extrêmes et à des décès massifs. Les enfants, en particulier ceux de moins de cinq ans, sont les plus gravement touchés par la malnutrition.
- L’ensemble de la population de Gaza est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë. Plus d’un million de personnes (54 %) sont en Phase 4 de l’IPC (Urgence), nécessitant une aide humanitaire urgente en raison de pénuries alimentaires graves et d’un risque élevé de mortalité.
- Les 24 % restants de la population sont en Phase 3 de l’IPC (Crise), avec un accès insuffisant à la nourriture et le recours à des stratégies d’adaptation négatives.
L’IPC prévient qu’avec l’expansion annoncée des opérations militaires, l’incapacité persistante des agences humanitaires à accéder aux populations dans le besoin, et le déplacement massif continu, la famine à grande échelle n’est plus seulement possible, mais est désormais une réalité à grande échelle dans la bande de Gaza.
Les 5 phases de l’IPC
Phase IPC | Nom | Situation alimentaire | Conséquences principales |
---|---|---|---|
Phase 1 | Minimale | Accès adéquat à la nourriture sans aide extérieure. | Aucune ou très faible malnutrition. |
Phase 2 | Sous pression (Stressed) | Accès marginalement suffisant, recours à des stratégies d’adaptation non durables. | Risque accru en cas de nouveau choc ; début de stress alimentaire. |
Phase 3 | Crise (Crisis) | Accès insuffisant à la nourriture, recours à des stratégies négatives (vente d’actifs). | Malnutrition aiguë modérée ; perturbation des moyens de subsistance. |
Phase 4 | Urgence (Emergency) | Grave pénurie alimentaire, urgent besoin d’aide humanitaire. | Malnutrition aiguë élevée ; risque accru de mortalité. |
Phase 5 | Catastrophe / Famine | Presque aucun accès à la nourriture ; effondrement des stratégies de survie. | Décès massifs, famine confirmée, urgences extrêmes. |
2. Privation Majeure d’Eau et Crise Sanitaire
La situation de l’eau à Gaza est désastreuse. En juin 2025,
- 85 % des infrastructures d’eau et d’assainissement à Gaza sont détruites ou endommagées. Les stations de pompage, puits et usines de dessalement encore fonctionnels sont à l’arrêt faute de carburant, d’électricité et de réparations (Gaza’s Water Infrastructure Desperately Needs to be Rebuilt).
- En conséquence, les Gazaouis n’ont accès qu’à 2 à 5 litres d’eau par habitant et par jour, souvent souillée. Ces quantités sont bien en deçà des recommandations des ONG pour une situation d’urgence, qui exigent au moins 15 litres par habitant et par jour pour la survie et l’hygiène de base (The Sphere Handbook, 2018, page 106).
- Cette privation d’eau est une stratégie organisée par Israël pour provoquer des troubles sanitaires majeurs : déshydratation, maladies hydriques, malnutrition accrue et propagation rapide des maladies infectieuses, entraînant une surmortalité, surtout parmi les enfants.
3. Un machiavélisme sans limite : instrumentalisation de l’aide humanitaire et obstacles à la distribution
Pour donner l’illusion d’une action humanitaire, Israël a confié la distribution de l’aide à la “Gaza Humanitarian Foundation”, une fondation privée.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) estime que ce dispositif, présenté comme une solution logistique, constitue en réalité une instrumentalisation de l’aide humanitaire à des fins politiques, et viole les principes fondamentaux de neutralité, d’impartialité et d’indépendance (source : Reuters)
« Ce système crée une illusion d’accès à l’aide alors qu’il exclut les plus vulnérables et conditionne la survie à des déplacements forcés ou à des procédures sécuritaires intrusives. »
Les agences humanitaires, dont l’OCHA et l’UNRWA estiment que :
- 85 % de l’aide reste inaccessible à la majorité des habitants de Gaza, notamment aux personnes âgées, enfants, blessés ou déplacés.
- L’aide est distribuée sous haute surveillance militaire, dans des zones parfois dangereuses, sans respect des standards humanitaires internationaux.
- Les kits alimentaires contiennent des aliments lyophilisés ou secs et nécessitent d’être hydatés, ce qui avec la grave pénurie d’eau est difficile
- Cette politique revient à « organiser la famine », tout en créant une façade humanitaire utilisée à des fins de contrôle territorial.
Et pour pousser le machiavélisme à son paroxysme , l’armée israélienne arme des bandes de pillards qui créent des désordres aux quelques points de distributions avec des tirs à vue de l’armée israélienne sur les Gazouis venant de loin pour quelques aliments. Plusieurs centaines de Palestiniens tués en quelques semaines…
4. Conséquences Humaines
Dans un article récent, nous avons fait la synthèse de 5 articles publiés dans la grande revue médicale The Lancet estimant que fin mai 2025, entre 9 et 13 % de la population gazouie (soit l’équivalent de 7,6 millions d’habitants à l’échelle de la population française) avait été tuée du fait de la mortalité directe par traumatisme d’une part et aussi d’autre part de la mortalité indirecte par absence de soins, d’hygiène élémentaire, privation d’eau et de nourriture. La survie des Gazouis a été diminuée de moitié depuis le 7 octobre 2023.
La mise en place organisée par Israël d’une famine et d’une déprivation d’eau généralisées amplifie cette destruction massive à court terme de la population de Gaza. Et nous pouvons anticiper
d’ores et déjà les conséquences dramatiques de cette famine à moyen et long terme sur la santé mentale, la fragilité aux maladies infectieuses, le développement de maladies chroniques et de cancer chez le peuple palestinien ?
Ce génocide se déroule devant nos yeux dans l’indifférence des médias mainstream et la complicité des pays occidentaux ! Au délà de vaines paroles, le gouvernement français ne fait rien.
Ce qui a conduit la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) française, dans une déclaration d’urgence du 20 mai 2025, à rappeller les obligations de la France en matière de mise en œuvre du droit international humanitaire et appelle à une action concertée.