« Genocide à Gaza ». L’hypocrisie de la France qui largue quelques miettes d’aide alimentaire, alors que plus d’un mois de nourriture attendent à l’entrée de Gaza, bloqués par l’armée israélienne !
Cessez-le-feu inconditionnel, fin du blocus, rétablissement de la distribution de biens par l’ONU et les ONG.
À défaut, la famine s’étendra inéluctablement.
La situation de Gaza est une catastrophe humaine d’ampleur historique, un effondrement simultané du tissu social, du système de santé, de l’économie, de l’approvisionnement, de l’environnement et de la nutrition
Les images d’enfants décharnés, témoignant d’un des pires génocides perpétrés par la famine, indignent les populations du monde entier. Après les massacres de masse, les déplacements forcés et constants de la population, la destruction du système de santé, la destruction des systèmes d’approvisionnement et d’assainissement de l’eau, la destruction de toute habitation, infrastructure scolaire, sociale, administrative…
Pour tenter de détourner l’attention, la France et les pays occidentaux annoncent en grande pompe des ponts aériens pour larguer 40 tonnes d’aide alimentaire. Quelle indécence ces annonces pour quelques miettes alimentaires au regard des besoins qui sont mille fois plus importants ! Et surtout au regard des 70000 tonnes de stocks disponibles immédiatement à quelques dizaines de kilomètres des populations affamées mais bloqués par Israël.
Le gouvernement français est parfaitement informé de cette situation catastrophique. Les organisations onusiennes ne cessent d’alerter avec des points de situation réguliers précis (voir notre article), des organisations de droits de l’homme israéliennes démontrent dans des rapports détaillés le génocide perpétré par leur pays (notre article).
Plutôt que de jeter de la poudre au yeux avec ces infimes largages aériens, les gouvernements européens doivent immédiatement cesser leur complicité directe avec ce génocide en arrêtant les ventes d’armes, en mettant fin à l’accord économique de libre échange avec ce pays génocidaire, accord qui oblige Israël à respecter les droits humains. L’Europe étant le premier partenaire économique d’Israël, ce génocide cesserait immédiatement.
Le 25 juillet 2025, l’organisation mondiale IPC (Integrated Food Security Phase Classification), appuyée par le Comité de révision de la famine, indique :
La situation de Gaza est une catastrophe humaine d’ampleur historique, un effondrement simultané du tissu social, du système de santé, de l’économie, de l’approvisionnement, de l’environnement et de la nutrition. Une famine évitable si des décisions politiques courageuses permettent un accès sûr, soutenu et massif à l’aide humanitaire, sans entraves militaires, ni conditions politiques.
Organisation mondiale IPC (Integrated Food Security Phase Classification), 25 juillet 2025
La situation humanitaire dans la bande de Gaza en effondrement quasi-total.
Résumons la situation catastrophique décrite dans l’alerte du 25 juillet 2025 de l’organisation mondiale IPC.
Toute la population gazaouie est en famine généralisée. Cette famine, provoquée par le blocus humanitaire (70000 tonnes d’aide alimentaire pourrissent à l’entrée de Gaza, bloqués par l’armée génocidaire), l’intensification des hostilités, des déplacements massifs engendre des niveaux extrêmes de malnutrition et de mortalité, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes ou allaitantes. L’UNRWA a signalé que seuls 1,5 % des habitants avaient reçu une aide alimentaire fin juin, souvent une fois par mois seulement.
La ville de Gaza présente des niveaux particulièrement alarmants : 16,5 % des enfants de moins de cinq ans y souffrent de malnutrition aiguë globale selon le périmètre brachial. À Khan Younis, les taux ont doublé en quelques mois, tandis qu’à Deir al-Balah, ils ont bondi de 70 %. Deux cinquièmes des femmes enceintes et allaitantes sont malnutrition aiguë.

Les mécanismes d’adaptation se sont effondrés. Une personne sur trois reste sans nourriture plusieurs jours d’affilée. 96 % des familles interrogées en juillet 2025 déclaraient s’être endormies affamées à plusieurs reprises le mois précédent. La diversité alimentaire a chuté à des niveaux historiquement bas, avec un régime basé presque exclusivement sur du pain sec, parfois sur du riz bouilli, le tout préparé avec des combustibles de fortune comme des déchets brûlés. Dans ce contexte, les maladies infectieuses se propagent rapidement : 39 % des cas médicaux recensés concernent désormais des diarrhées, révélant l’interaction directe entre malnutrition, eau non potable et services d’hygiène détruits.
À cela s’ajoute la crise de l’eau. Depuis juin, plus de 90 % des familles vivent en insécurité hydrique sévère, ce qui aggrave les risques de déshydratation, d’insuffisance rénale et d’infections gastro-intestinales. Les systèmes de purification et d’assainissement sont détruits ou paralysés par le manque de carburant, et les points d’eau potable sont détruits à 80-85 % ou situés en zones interdites, les rares points restants sont pris d’assaut, parfois au péril de la vie.
Selon les estimations des agences onusiennes, la population de Gaza nécessite au minimum 62 000 tonnes de nourriture de base par mois.
Face aux carences nutritionnelles, les besoins ne se limitent pas à la simple fourniture de rations caloriques, sous forme de farine, de riz ou de légumineux. Les carences en protéines, fer, zinc, vitamines A et B12 ou encore en acides aminés essentiels fragilisent le développement des enfants et exposent les adultes à des risques graves de décompensation immunitaire. Il faut des produits frais — viandes, légumes, œufs, produits laitiers — nécessaires pour couvrir les apports protéiques, lipidiques et micronutritionnels essentiels. Mais Israël a détruit toutes les cultures, les élevages, les bateaux de pêches.
Pour traiter ces carences, des compléments nutritionnels spécifiques, à base de poudres fortifiées et d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi, sont indispensables. Pour les personnes en malnutrition aiguë sévère incapables de s‘alimenter eux-mêmes – tout particulièrement les enfants – , il faut d’urgence faire entrer du personnel médical et du matériel spécialisé pour fournir la nourriture par perfusion, par sondes gastriques.
Comme le demandent l’IPC, les organisations de l’ONU, les associations des droits de l’homme, les ONGs, et les peuples du monde, il faut :
- un cessez-le-feu inconditionnel,
- la réouverture des voies d’accès humanitaire terrestre, maritime et aérienne, et
- le rétablissement de la distribution de biens essentiels par l’ONU et les ONG.
À défaut, la famine s’étendra inéluctablement aux gouvernorats du sud jusque-là relativement épargnés.
Et pas cette mascarade de largages aériens de miettes alimentaires.
Les Insoumis du Pic Saint Loup (34)