Explosion des infections par des bactéries résistantes aux antibiotiques et effondrement du système de santé à Gaza

Deux tiers des plaies contenaient des bactéries résistantes à plusieurs antibiotiques

Depuis octobre 2023, Israël a lancé une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, ayant tué plus de 63 000 Palestiniens et blessé plus de 150 000, principalement par balles ou bombardements.

Dans ce chaos, les blessures par armes ou écrasements sont devenues monnaie courante, tandis que les 40 % d’hôpitaux encore debout, comme l’hôpital Al-Ahli Arab, peinent à soigner les patients dans des conditions d’hygiène catastrophiques.

Une étude publiée en août 2025 dans The Lancet Infectious Diseases révèle une explosion de bactéries multirésistantes aux antibiotiques, compliquant dramatiquement les soins.

Sur 1 317 échantillons de plaies infectées prélevés entre novembre 2023 et août 2024, deux tiers contenaient des bactéries résistantes à plusieurs antibiotiques. Les plus fréquentes étaient Pseudomonas aeruginosa et Staphylococcus aureus (dont 65 % de formes résistantes à la méticilline, SARM), mais aussi des entérobactéries comme Klebsiella et E. coli.

  • Plus de 90 % des entérobactéries étaient résistantes aux antibiotiques courants.
  • Près de 80 % résistaient aux céphalosporines de 3ᵉ génération (ceftriaxone, ceftazidime).
  • Certaines souches résistaient même aux antibiotiques de dernier recours : 53 % des Staphylococcus aureus à la vancomycine, 16 % des Pseudomonas à la colistine.

Pourquoi cette situation ?

  • Blessures massives et conditions de vie précaires : plus de 150 000 blessés, 90 % des habitations détruites, 1,9 million de déplacés vivant sous tentes, eau contaminée, famine généralisée fragilisant les défenses immunitaires.
  • Effondrement du système de santé : 60 % des hôpitaux détruits ou hors service, 1 581 personnels de santé tués, blocage de matériel médical par Israël. Les hôpitaux restants fonctionnent avec des pénuries de désinfectants, de pansements et d’électricité.
  • Sous dosage des antibiotiques et usage contraint d’antibiotiques puissants : faute de quantités suffisantes d’antibiotiques de première intention, d’accès à des structures de santé et de suivi correct et continu, les patients infectés sont soustraités en première intention générant des clones résistants. Puis faute de choix, les médecins doivent recourir à des molécules de dernier recours, souvent en quantité limitée, sans suivi continu des patients, accélérant l’apparition de résistances.
  • Surpopulation et absence d’hygiène : dans les abris et les hôpitaux, favorisant la propagation des infections, notamment des clones bactériens multirésistants.

Une crise sanitaire sans précédent

Il est urgent de :

  1. Obtenir un cessez-le-feu immédiat pour protéger les hôpitaux et permettre des soins décents.
  2. Lever le blocus sur le matériel médical (antibiotiques, générateurs, tests de laboratoire) afin d’éviter que ces « superbactéries » ne se propagent au-delà de Gaza.
  3. Restaurer l’accès à l’eau, à l’hygiène et à une alimentation adéquate, conditions de base pour prévenir la dissémination.

Un devoir d’humanité et un enjeu mondial de santé

C’est le devoir de tout citoyen de tout faire pour mettre fin aux horribles souffrances qu’impose le gouvernement génocidaire israélien aux Palestiniens.

Mais cette crise dépasse Gaza : les bactéries multirésistantes circulent et représentent une menace sanitaire globale et grandissante. C’est surtout l’usage massif et dérégulé des antibiotiques, dans l’élevage, l’agriculture et la médecine, qui a transformé cette résistance en une urgence mondiale.

Dans l’élevage, les antibiotiques sont souvent utilisés non pas pour soigner, mais pour prévenir les maladies ou comme activateurs de croissance. Ils accélèrent la prise de poids des animaux et permettent de les entasser dans des conditions d’élevage intensif. Cette utilisation préventive massive favorise l’émergence de superbactéries résistantes.

L’agriculture n’est pas en reste. Les antibiotiques sont parfois utilisés pour « protéger » les cultures ou compenser un manque d’hygiène, ce qui aggrave la diffusion des gènes de résistance dans l’environnement.

Chez l’humain, la surprescription pour des infections virales, les traitements trop longs ou mal suivis, ainsi que l’automédication, accélèrent le phénomène. Les hôpitaux, en particulier, deviennent de véritables foyers de résistance, où des infections autrefois banales deviennent extrêmement difficiles à soigner.

L’antibiorésistance, ce fléau silencieux tue déjà plus d’un million de personnes chaque année dans le monde d’après une étude du The lancet de 2024. Cette étude projecte que sans une action radicale, ce chiffre pourrait atteindre 39 millions de morts annuels d’ici 2050, faisant de l’antibiorésistance la principale cause de mortalité mondiale. Rien qu’en Europe, on dénombre déjà entre 31 000 et 39 000 décès par an, et en France, environ 5 500 morts lui sont attribuables.

Le plus préoccupant est que la découverte de nouveaux antibiotiques est à l’arrêt depuis les années 1980 (INSERM). Les laboratoires pharmaceutiques se désengagent de la recherche, la jugeant peu rentable, alors même que les bactéries multirésistantes se multiplient. Sans des investissements massifs dans la recherche et des incitations fortes pour l’industrie, la médecine risque de se retrouver totalement désarmée face à des infections aujourd’hui maîtrisables.

La communauté internationale doit agir sans délai pour arrêter cette folie de l’antibiorésistance et de la souffrance imposée aux Gazaouis, folie organisée de façon méthodique par Israël.

Les Insoumis du Pic Saint Loup (34)