F(r)acture sociale
Un point de bascule peut en cacher un autre !
Tout le monde s’accorde pour dire que le non-respect du vote au référendum sur la constitution européenne est un point de bascule à l’origine d’une progression de l’abstention. Mais, comme il nous arrive de le lire sur certains panneaux dans les gares :
– ce point de bascule peut-il en cacher un autre ?
Paroles d’abstentionniste
« Il est arrivé un moment où ma parole n’avait plus aucune valeur. De tous les côtés je percevais des attitudes condescendantes à mon égard. Même mes amis les plus proches finissaient par parler entre eux de sujets qui ne m’étaient pas accessibles (devenir propriétaire, fonder une famille etc…). Je voyais bien qu’ils faisaient l’effort de m’écouter, mais cela ressemblait à de la pitié et je le ressentais comme une humiliation. Petit à petit l’abstention s’est imposée à moi comme la seule manière d’exprimer mon sentiment d’exclusion. »
Intérieure, sournoise, plus profonde, travaillant les inconscients, la notion de FRACTURE SOCIALE, désignée par Jacques Chirac en 1995 n’est elle pas, ce point de bascule caché, qui a préparé les esprits à intégrer une vision binaire de la société?
C’est cette vision qui est la source inconsciente de l’exclusion depuis :
LA FRANCE DU HAUT et LA FRANCE DU BAS,
jusqu’à
CEUX QUI ONT RÉUSSI et CEUX QUI NE SONT RIEN
Si nous voulons cesser que 2 courants de pensée se développent séparément au sein de notre société, jusqu’au point de devenir antinomique, il serait judicieux de faire à nouveau apparaître ce terme de FRACTURE SOCIALE, qui semble avoir disparu du débat public, autant dans les médias que dans les discours et analyses des leaders politiques.