Gaza : un effroyable génocide qui pourrait être stoppé rapidement

Dans un rapport très détaillé de fin août, l’ONU et les ONGs lancent un ultime message d’alerte sur la famine sans précédent qui explose à Gaza. Une famine et un génocide du 21 e siècle prémédités et organisés de façon méthodique sous la surveillance des drones et satellites de l’armée israélienne et des états occidentaux.

Pour des citoyens humanistes, il n’est pas, il n’est plus tolérable que les gouvernements occidentaux (dont le gouvernement français) participent activement à cette extermination du peuple palestinien en fournissant massivement des armes de façon ouverte (USA, Allemagne) ou cachée (France), des financements, des équipements, une coopération intellectuelle pour construire les engins de morts.

Comme l’indique Jean Luc Mélenchon, l’avancée de ce génocide pourrait être stoppé immédiatement si l’Union européenne mettait fin à l’accorde libre échange avec Israël, si les pays européens (dont la France et l’Allemagne) cessaient leurs livraisons officieuses d’armes à Israël, si les criminels de guerre (dirigeants israéliens, soldats binationaux) perpétrant ce génocide étaient arrêtés sur le sol européen à l’instar de la Belgique. Sans parler des Etats-Unis, principaux soutiens et coresponsables de ce génocide du 21 e siècle, que ce soit sous les présidences Biden ou Trump.

Près d’un tiers de la population dans des conditions catastrophiques caractérisées par la famine, le dénuement et la mort

Pour saisir l’extrême gravité de la situation, nous détaillons le rapport du 22 août 2025 de l’Integrated Food Security Phase Classification (IPC, Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire). Voir ci dessous pour informations sur l’IPC.

En septembre 2025, l’IPC prévoit une aggravation de la famine qui s’étend à Deir al-Balah et Khan Younis (voir le plan ci-contre de l’IPC).

Près d’un tiers de la population (641 000 personnes) va être confrontée à des conditions catastrophiques (Phase 5 de l’IPC, voir définitions ci-dessous), caractérisées par la famine, le dénuement et la mort.

Tandis que le nombre de personnes en situation d’urgence (Phase 4 de l’IPC) devrait atteindre 1,14 million (58 %), 400000 personnes en phase 3 de l’IPC.

Photo : OCHA. Reported impact snapshot | Gaza Strip (27 August 2025)

Le graphique de l’IPC ci-dessous résume l’explosion de la malnutrition dans les 3 enclaves de la bande de Gaza, ne représentant plus que 12 % de la bande de Gaza, dans lesquelles le gouvernement génocidaire confine dans des conditions inhumaines et insalubres les Gazaouis. Les données indiquent la proportion de la population en état de faim très sévère suivant les définitions internationales : passer une journée entière sans manger (adultes et/ou enfants), réduire la quantité ou le nombre de repas de manière extrême, ressentir une faim physique intense en raison d’un manque de nourriture.

Prévalence de la faim très sévère, mesurée par l’Échelle de la faim des ménages (HHS), par enclave, du 1er octobre 2024 au 29 juillet 2025. Source : CATI ». Source IPC_Gaza_Strip_Acute_Food_Insecurity_Malnutrition_July_Sept2025

La situation est encore plus dramatique dans l’enclave de la ville de Gaza (1 million d’habitants), soumise à des bombardements constants, sans distribution alimentaire. Le gouvernement génocidaire a en effet décidé mi-juillet d’occuper complétement la ville de Gaza pour chasser le million d’habitants, avec l’appui des Etats-Unis et quelques protestations verbales sans effet de la France et autres gouvernements européens.

Une malnutrition aiguë qui explose avec un risque majeur de décès

Si les 600000 Gazaouis au dernier stade de la famine (stade IPC5) ne reçoivent pas au plus vite de la nourriture, des protéines (oeufs, viandes), des fruits et légumes frais, des suppléments alimentaires vitaminés, ils vont rapidement passer en état de malnutrition aiguë puis de malnutrition aiguë sévère. Comme les termes « famine, malnutrition aiguë, malnutrition aiguë sévère » sont souvent utilisés avec confusion par les médias, nous vous donnons ci-dessous les définitions rigoureuses pour bien saisir l’extrême gravité de la situation.

En s’appuyant sur des modèles épidémiologiques élaborés, l’IPC prévoit que la malnutrition aiguë va s’amplifier rapidement. Au moins 132 000 enfants de moins de cinq ans devraient souffrir de malnutrition aiguë en juin 2026, soit le double des estimations de l’IPC de mai 2025. Ce chiffre comprend plus de 41 000 cas graves d’enfants présentant un risque accru de décès.

Près de 55 500 femmes enceintes et allaitantes souffrant de malnutrition nécessiteront une intervention nutritionnelle d’urgence.

Dans son point de situation du 27 août 2025, l’Office des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que 248 Gazouis sont déjà décédés de famine depuis le 1er juillet 2025, dont 58 étaient des enfants. Dix personnes sont mortes de faim en 24h.

Une approche méthodique et planifiée, combinant des stratégies synergiques pour exterminer le peuple palestinien

L’Insoumission publie régulièrement des synthèses des rapports de l’ONU et des ONGs qui soulignent tous le caractère méthodique et planifié de l’extermination du peuple palestinien. Les derniers rapports de l’IPC et de l’OCHA soulignent l’accentuation de cette extermination.

  • Destruction à 98 % des structures vivrières (cultures, élevages, pêche) de la bande de Gaza qui était en grande partie autosuffisante avant le 7 octobre 2023
  • Destruction ou blocage à 90 % des structures d’approvisionnement en eau
  • Destruction des structures d’hygiène et blocage de l’entrée des moyens d’hygiène élementaire (savon), ce qui permet l’explosion des maladies infectieuses
  • Destruction à 60 % des structures de santé et blocage de l’entrée des médicaments essentiels
  • Assassinat de 1590 professionels de santé
  • Destruction de plus de 80-90 % des infrastructures, routes, commerces, écoles, etc, et des habitations.
  • Blocage depuis mars de l’entrée de l’aide humanitaire, avec plus de 3 mois de stocks d’aliments qui pourrissent aux portes de Gaza
  • Mise en place et armement par l’armée israélienne de bandes armées pour attaquer et piller les convois humanitaires
  • Déplacement de 1,9 millions de Gazaouis, destruction des abris élémentaires, blocage de plus de un million de tentes stockées aux portes de Gaza
  • Explosion des maladies infectieuses sans possibilité de traitement, dissémination de germes multirésistants, plus de possiblité de traitement des maladies chroniques, diabète, cancer, etc.
  • Organisation méthodique de la famine avec une explosion attendue massive de morts par famine
  • Et pour bloquer toute information et faciliter la propagande de l’état génocidaire, assassinat de 245 journalistes

Face à ce génocide se déroulant devant nos yeux

Les gouvernements européens doivent :

  • Suspendre immédiatement l’accord de libre échange entre l’Europe et Israël pour violation de la clause obligatoire de respect des droits de l’homme,
  • Cesser toute importation de produits israéliens, les coopérations militaires, économiques , technologiques et académiques,
  • Faire respecter le droit international et les arrêts de la Cour Pénale Internationale en arrêtant les génocidaires quand ils survolent le sol européen, en arrêtant les citoyens israéliens présents sur le sol européen si ils ont fait l’apologie ou participé à ce génocide

1. L’IPC (pour Integrated Food Security Phase Classification, Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire)

L’IPC est utilisé dans plus de 30 pays, principalement en Afrique, en Asie, en Amérique latine et au Moyen orient , pour évaluer les crises alimentaires causées par des conflits, des chocs climatiques (sécheresses, inondations), des crises économiques ou des épidémies. Elle regroupe des agences des Nations Unies (FAO : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ; PAM : Programme alimentaire mondial ; UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’enfance) et des ONGs internationales.

2. Stades d’insécurité alimentaire suivant l’IPC
Stade IPCDescription
Stade 5 : FamineSituation extrême où l’accès à la nourriture est quasi inexistant, entraînant une malnutrition sévère, des décès et une mortalité excessive.
Stade 4 : UrgenceLes ménages subissent des niveaux élevés de malnutrition aiguë et de mortalité. Une intervention humanitaire est indispensable.
Stade 3 : CriseLes ménages connaissent des déficits alimentaires aigus et nécessitent une assistance urgente pour éviter une détérioration de leur situation.
Stade 2 : StressLes ménages commencent à avoir des difficultés à accéder à une alimentation adéquate, mais peuvent encore faire face sans assistance extérieure.
Stade 1 : MinimeLa plupart des ménages ont accès à une alimentation adéquate et ne nécessitent pas d’assistance extérieure.
3. Malnutrition aiguë et malnutrition aiguë sévère
CritèreMalnutrition aiguëMalnutrition aiguë sévère (MAS)
DéfinitionForme de dénutrition causée par un manque soudain de nutriments essentiels.Forme extrême de malnutrition aiguë, mettant en danger la vie de la personne.
GravitéPeut être modérée ou sévère.Toujours sévère, nécessite une prise en charge médicale urgente.
Signes physiquesPoids insuffisant pour la taille (émaciation légère à modérée).Émaciation extrême (marasme) ou œdèmes (kwashiorkor).
ConséquencesAffaiblissement du système immunitaire, retard de croissance, vulnérabilité aux maladies.Risque élevé de décès sans traitement, complications graves (infections, défaillance d’organes).
DiagnosticMesuré par le périmètre braquial ou le rapport poids/taille (z-score entre -2 et -3).Z-score inférieur à -3 ou présence d’œdèmes bilatéraux.
TraitementAlimentation enrichie, compléments nutritionnels, suivi médical.Alimentation thérapeutique (Plumpy’Nut, F-100), soins médicaux intensifs, hospitalisation si nécessaire.
UrgenceNécessite une intervention pour éviter l’aggravation.Urgence vitale : chaque heure compte pour sauver la vie du patient.
Populations touchéesEnfants de moins de 5 ans, femmes enceintes, personnes en situation de crise alimentaire.Principalement les enfants de moins de 5 ans, souvent dans des contextes de famine ou de conflit.

Les Insoumis du Pic Saint Loup (34)