Cancers en France : une épidémie silencieuse et évitable induite par le capitalisme

Il faut changer radicalement de système pour arrêter cette folie destructrice !

La France présente l’un des taux les plus élevés de cancer dans le monde. C’est ce que révèle une vaste étude publiée dans The Lancet (11 octobre 2025) portant sur 18 millions cas de cancer dans 204 pays ou territoires de 1990 à 2023. Avec 389,4 cas pour 100 000 habitants, notre pays se classe dans les pays avec le plus fort taux de cancers, derrière Monaco, le Danemark, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, 30 % de plus de cancers que la Finlande, la Suède, l’Italie, et l’Espagne.

Un taux de cancers très élevé en France mais qui peuvent pour certains être guéris grâce à notre système de santé.

Les chiffres sont impressionnants : 433 136 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque année en France, touchant majoritairement les hommes (57%) avec un âge moyen au diagnostic de 69 ans. Avec un coût total pour la société de 23 milliards d’euros par an.

Si le taux élevé de cancers en France est inquiétant, notre taux de mortalité reste parmi les meilleurs au monde, avec 7,2 décès pour 100 000 habitants contre 7,9 en moyenne européenne. Malgré les attaques constantes contre notre système de santé, il excelle encore à sauver des vies une fois un cancer déclaré.

Mais à quel coût humain pour les patients et leurs familles, à quel coût financier pour la société !

Un taux de cancer qui progresse vite chez les moins de 40 ans

Une étude récente de la Société Européenne d’Oncologie a confirmé que l’incidence des cancers chez les jeunes adultes de 20 à 40 ans a augmenté de 21,6 % de 1998 à 2017 en France, soit une progression annuelle d’environ 1,1 %. Cette tendance est observée dans la plupart des pays industrialisés, mais la France figure deuxième derrière les États-Unis. Les cancers les plus en augmentation sont ceux de l’estomac, du côlon-rectum, de la vésicule biliaire, du pancréas, de la peau, de la thyroïde, du sein, de l’utérus, de la prostate et des testicules, tandis que d’autres types de cancers poursuivent leur diminution.

Le cancer étant une maladie qui se manifeste majoritairement après 60 ans, cette hausse rapide de son incidence chez les jeunes adultes est particulièrement préoccupante. Cette tranche d’âge est en principe en excellente santé, physiologiquement stable après la puberté, et encore préservée du déclin hormonal, immunitaire ou métabolique lié au vieillissement. Voir augmenter rapidement les taux de cancers chez les jeunes interroge sur un mode de vie de plus en plus toxique.

Comme développé ci-dessous, les cancers diagnostiqués avant 40 ans sont fortement associés à des facteurs d’exposition évitables, liés aux modes de vie et aux environnements toxiques caractéristiques des sociétés capitalistes ou seul le profit compte : alimentation ultra-transformée, sédentarité, perturbateurs endocriniens, pesticides, polluants atmosphériques, alcool, tabac, microplastiques, solvants, additifs alimentaires, etc.

Les cancers mettent 10 à 30 ans à se développer : une vague épidémique qui va exploser !

Il est essentiel de rappeler que la grande majorité des cancers de l’adulte se développent sur une échelle de 10 à 30 ans, avec 5 à 25 ans de phase préclinique silencieuse, suivis de 1 à 5 ans de croissance aboutissant à une tumeur détectable. Ce développement lent implique que les cancers observés aujourd’hui chez des individus de 20–40 ans résultent d’expositions qui ont débutées dès l’enfance, voire dès la période fœtale. Cette augmentation des taux de cancers chez les jeunes est donc un signal d’alarme majeur : elle indique des expositions précoces plus intenses, plus nombreuses et plus nocives dans les générations actuelles.

Cette vague épidémique de cancers chez les jeunes adultes annonce une vague encore plus dramatique quand ces individus atteindrons les 50–60 ans, avec l’accumulation progressive de substances toxiques dans nos tissus, avec les mécanismes naturels de surveillance immunitaire et de réparation cellulaire commenceront à décliner. Ce que nous observons aujourd’hui n’est probablement que la première phase d’un phénomène beaucoup plus ample et grave si les conditions d’exposition environnementale ne s’améliorent pas rapidement.

La France est le mauvais élève de l’Europe pour le dépistage précoce.

De nombreuses grandes études internationales le démontrent, une détection précoce d’un cancer permet de l’éradiquer ou de le contrôler plus facilement, avant qu’il ne progresse et qu’il ne nécessite des thérapies difficiles à supporter pour le patient et coûteuses. Une détection précoce réduit de 60 % le risque de mortalité dans le cancer du colon, de 40 % le risque de mortalité dans le cancer du sein.

Mais la France est le mauvais élève de l’Europe pour le dépistage précoce. Alors que l’objectif européen est fixé à 70%, le taux de participation aux dépistages est passé de 52,7% en 2010-2011 à seulement 46,5% en 2022-2023.

Il faut renforcer le dépistage précoce et l’accessibilité aux soins. Une explication immédiate de ce faible dépistage précoce est la dégradation constante de notre système santé, avec le manque de généralistes, avec le manque de spécialistes entraînant plusieurs mois de délais pour avoir un rendez vous, pour faire une imagerie médicale., avec le passage de plus en plus de spécialistes en dépassement d’honoraires. Et le saccage continu des moyens de la sécurité sociale va amplifier ce défaut de dépistage précoce, et en conséquence une augmentation des souffrances pour les patients et les familles, et un surcoût majeur pour la société estimé à plusieurs milliards d’euros.

Près de 40 % des cancers seraient évitables si la population n’était pas exposée à des modes de vie toxique (voir la référence)

Un tiers des cancers sont dus au tryptique tabac, alcool, et sédentarité.

Plusieurs études estiment que 33 % des cancers sont dus à ce tryptique dangereux et évitable : tabac, alcool, et sédentarité. Et ces pratiques néfastes se potentialisent : la consommation d’alcool et de tabac est plus élevée chez les personnes sédentaires.

Tabac, 20 % des cancers. Bien qu’en diminution, la consommation de tabac reste encore élevée en France, avec environ 24,5 % de fumeurs quotidiens, un taux plus élevé que la moyenne européenne (autour de 21 %). La hausse spectaculaire de l’incidence du cancer du poumon chez les femmes est le reflet de l’augmentation majeure de l’usage du tabac dans cette population.

L’alcool, 8 % des cancers. Avec une consommation de 10,3 litres d’alcool pur par habitant et par an, la France dépasse significativement la moyenne de l’Union européenne (environ 9,2 litres/an). Une consommation qui contribue de manière significative aux cancers du foie, du côlon-rectum, de l’œsophage et du sein, et est responsable d’environ 16 000 décès par cancer par an.

La Sédentarité et l’inactivité physique, 5 % des cancers. La sédentarité est un fléau croissant. Environ 20 % des adultes français restent assis plus de 7 heures par jour, contre 15 % en 2006. Seulement 33 % des filles et 51 % des garçons de 6 à 17 ans atteignent les recommandations d’activité physique. La sédentarité, conjuguée à l’inactivité physique, est un facteur majeur contribuant à l’épidémie d’obésité qui alimente la hausse des cancers métaboliques (pancréas, endomètre, côlon).

Qu’en est-il des autres pays européens ? Les pays européens qui présentent les taux d’incidence et de mortalité du cancer les plus bas sont souvent les pays nordiques comme la Finlande et la Norvège, ou des nations comme la Suisse. Ces pays ont en commun des politiques de prévention agressives et constantes : taxation très élevée du tabac et de l’alcool, ainsi qu’une forte promotion de l’activité physique intégrée dans le mode de vie quotidien.

C’est une véritable politique de santé publique qu’il faut mettre en œuvre pour éliminer ces cancers induits par nos modes vie délétères  : renforcer les infrastructures et l’éducation physique à l’école dès le plus jeune âge, renforcer l’éducation des enfants et des familles sur les dangers de ce tryptique mortel, donner des moyens aux collectivités territoriales pour promouvoir le sport, combattre les lobbys qui favorisent la promotion du tabac, de l’alcool.

Dix pour cent des cancers induits par la pollution environnementale et alimentaire.

L’augmentation des cancers du système digestif (estomac, foie, pancréas, côlon) chez les jeunes adultes de 20-40 ans qui n’ont pas eu le temps de s’exposer aux risques traditionnels (un demi-siècle de tabagisme, par exemple) est une des preuves que nous baignons dans des cocktails toxiques, notamment absorbés par notre système digestif.

Nous parlons ici de malbouffe (nourriture transformée avec additifs chimiques, excès de sucre, graisses, absence de fibres, de fruits et légumes), de l’exposition aux pesticides, aux polluants atmosphériques, aux polluants éternels et aux perturbateurs endocriniens. Un série d’articles dans la revue prestigieuse The Lancet vient de décrire en détail la dangerosité des nourritures transformés pour induire de nombreuses pathologies graves, en particulier des cancers. Ces substances toxiques omniprésentes dans les aliments, l’air, l’eau, les emballages, les cosmétiques dérèglent nos systèmes hormonaux et immunitaires, créent une inflammation chronique, une détérioration de nos microbiotes essentiels à notre vie, de nos muqueuses : tube digestif, système respiratoire, peau, vagin. Des études récentes montrent l’accumulation de microplastiques dans nos organes (cinq grammes de microplastique dans notre cerveau !).

Et si une substance a un effet cancérigène, son effet est souvent multiplié en présence d’autres substances. Nos organismes sont imprégnés de cocktails de substances toxiques qui s’accumulent dans nos corps et ceci depuis la vie foetale ! D’où l’intérêt majeur d’études récentes ayant montré un lien entre cancers et exposition aux pesticides. L’étude Geocap qui montre une incidence élevée de cancers pédiatriques (leucémies, neuroblastomes chez les enfants habitant à proximité de vignes, en lien avec l’étude Pestiriv qui vient de montrer une imprégnation augmentée par des pesticides chez ces mêmes habitants proches de vignes. L’étude Pestipac qui a montré une forte augmentation des cancers du pancréas en lien avec l’exposition aux pesticides.

Notre organisme fait tout ce qu’il peut pour résister à de tels cocktails toxiques. La nature a développé des trésors d’ingénuité pour éviter de faire un cancer : induction des cellules précancéreuses à se suicider, élimination par le système immunitaire, blocage de la prolifération cellulaire. On considère qu’il faut en général cinq-sept dérégulations génétiques majeures séquentielles pour conduire à un cancer. C’est ce qui explique qu’il faut de nombreuses années pour développer un cancer et des attaques de notre organisme par de multiples produits toxiques pour submerger ces lignes de défense sophistiquées. La nature n’a peut être profit qu’une minorité d’êtres humains, par pure recherche de plus en plus de profit, n’hésiterait pas à sacrifier l’humanité.

Il faut changer radicalement de système pour arrêter cette folie destructrice

Nous devons tout faire pour empêcher qu’une poignée de milliardaires, par recherche de toujours plus de profits, entraînent toute l’humanité dans un suicide collectif. Ils possèdent et contrôlent les médias pour manipuler la démocratie et installer des gouvernements à leur solde. Ces gouvernements falsifient l’information, répriment les contestations, et mettent en place des lois écrites par les lobbys des industries agro-alimentaires, le plus souvent sans vote, qui détruisent notre santé : loi Duplomb, réautorisation du glyphosate, blocage du nutriscore, Mercosur, … La commission européenne projette même d’autoriser indéfiniment les pesticides, en supprimant en autre l’examen scientifique indépendant à l’échelle nationale !

Nous pouvons enrayer cette épidémie de cancer

  • Interdire la publicité pour ces boissons hyper sucrées, pour ces nourritures transformées
  • Informer les consommateurs par des bandeaux explicites de la dangerosité des ces produits
  • Interdiction de la loi Duplomb comme le demande la grande majorité des citoyens
  • Réduction drastique de l’usage des pesticides et des produits toxiques en s’appuyant sur les études scientifiques mondiales et non sur les seules études fournies par le lobby agro-alimentaires.
  • Mener des politiques antitabac et anti-alcool beaucoup plus agressive , en interdisant et pénalisant les lobbies en France et en Europe.
  • Faire un effort massif pour améliorer la participation aux dépistages
  • Développer une éducation à la prévention dès le plus jeune âge

En 2025, environ une personne sur cinq développera un cancer au cours de sa vie. Mais si on ne fait rien, le nombre de cancers va exploser ! Si nous éliminons ces cocktails toxiques auxquels les modes de vie capitalistes nous exposent dès la stade foetal, nous avons tous les moyens intellectuels, financiers et médicaux pour éradiquer ces cancers.

Il faut impérativement changer de modèle de société et prendre en main notre Avenir en commun !

Les Insoumis du Pic Saint Loup (Hérault)